Comment contribuer au changement ?

Chers amis,

Nous rentrons dans la période hivernale, une période qui, selon les lois de la nature, appelle à plus d’intériorité, à plus de silence et à plus de solitude. Pourquoi est-ce important alors que le monde va si mal ? N’est-ce pas plus important aujourd’hui, face à l’urgence, de suivre l’actualité, de faire des grèves, de signer des pétitions et de manifester dans les rues ?

Je dirais que, face à l’urgence, il faut d’abord prendre du recul, retourner à la source de l’humanité, à la source de la création même, pour remettre les pendules à l’heure, se remettre en question en tant que membre responsable de la société, se demander comment on veut contribuer au changement, comment sortir de ce cercle infernal de destruction, pour, peut-être, offrir aux nouvelles générations un monde meilleur.

Cela n’empêche pas d’agir sur le terrain, ce qui est indéniablement nécessaire, mais notre action ne sera pas une réaction. Elle sera nourrie d’une vraie réflexion, d’un but défini, de plus de clarté, d’une belle intention, de paix et de fraternité. En revenant à nos valeurs humaines basées sur la compassion et la générosité, nous pouvons petit à petit dépasser la peur du manque et la soif du pouvoir, deux forces qui gouvernent le monde aujourd’hui.

Il n’y a pas d’autres chemins vers la paix et l’harmonie que d’identifier, d’accepter et d’accueillir nos peurs pour qu’elles lâchent leur emprise sur nos vies. Tant qu’elles sont logées dans notre inconscient, elles nous gouvernent, elles nous limitent et elles nous font prendre des décisions contre nos vraies valeurs. A chaque instant, nous prenons des décisions et à chaque instant nous avons le choix de contribuer à l’harmonie ou au chaos. Ce libre arbitre est une grande responsabilité qui a été donnée aux êtres humains. Sommes-nous à la hauteur de cette responsabilité ?

Tourner le dos au monde n’est guère une solution car il ne reflète que l’état de notre conscience collective. Se battre contre le monde tel qu’il est ne nous amène pas non plus vers la paix. Comment faire alors ? Je dirais qu’il est temps de créer des ponts entre notre monde intérieur et le monde extérieur, qu’il est essentiel que chacun de nous  nourrisse et élève sa propre conscience individuelle pour nourrir et élever la conscience collective. Car le monde extérieur changera par chaque personne. Ou comme disait Mahatma Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

Cela demande à chacun d’entre nous d’avoir le courage et surtout la bienveillance nécessaire pour nous observer, pour identifier les croyances qui nous limitent et les peurs qui nous freinent, pour revenir à nos vraies valeurs et aspirations, à nos rêves et à nos capacités à les réaliser. Cela demande de nous connecter à notre propre source, à notre vérité, à être moins influencés et distraits par les sollicitations extérieures, à cultiver la confiance et le lâcher-prise, pour enfin agir sereinement dans le monde.

A ce sujet, j’aimerais citer Fawzia Al Rawi qui s’exprime ainsi: « Si tu souhaites la paix dans le monde, tu dois accepter le combat intérieur. Plus tu t’approches de ton être véritable, plus tu peux changer les choses extérieures, mais pour t’en approcher, tu dois combattre tes propres démons. Les guerriers intérieurs sont extérieurement des artisans de paix. C’est seulement avec une conscience élevée, résultat d’un combat intérieur, qu’on peut réellement contribuer à la paix extérieure»

J’ajouterais qu’il y a autant de façons de contribuer au changement qu’il y a d’être humains. Chacun de nous a reçu des qualités et développé des compétences que nous pouvons mettre à contribution. Il n’y a pas d’idéal, de place ou de tâche, plus importants que  d’autres. Il n’y a pas de tranche d’âge, de race, de nationalité, de culture, de couche sociale ou de métier, meilleurs que  d’autres. La mixité culturelle et sociale du monde actuel nous demande de voir cette réalité, de dépasser nos peurs, d’ouvrir notre esprit et d’accueillir les contributions telles qu’elles viennent.  C’est cela aussi, le combat intérieur !

Je remercie celles et ceux qui ont lu ces quelques lignes que j’ai écrites en guise de contribution à notre œuvre collective. Je vous souhaite de bons moments d’intériorité, en solitude ou en bonne compagnie. Je vous souhaite de bien nourrir votre âme, de l’écouter et de lui permettre de se révéler au monde !

Annika Skattum